De retour de RTL aussi…
C’était « le Grand studio RTL », mais je l’aurais volontiers rebaptisée pour ce soir « La tête dans les étoiles » : la mienne en tout cas s’est perdue quelque part là-haut dans les nuages… Découvrir une nouvelle chanson, c’est toujours une expérience à la saveur particulière, surtout quand elle est vous touche. L’entendre chanter live par son auteur, c’est encore monter d’un cran en émotion. Et quand cet auteur s’avère en plus être votre artiste préféré, dont vous attendez l’album avec un mélange d’impatience et de doute…
Je n’ai eu qu’une seule petite déception, alors c’est par elle que je commence : Francis a chanté live ses nouveaux titres, mais en play-back orchestre. J’ai ressenti ce manque sur le premier morceau (La robe et l’échelle) avant de complètement oublier ça sur les titres suivants : j’avais suffisamment à voir et à entendre...
Et puis on a eu du vrai live…
Avec Zachary Richard, tout d’abord, venu chanter « Travailler c’est trop dur », seul au piano, avant d’être rejoint par Francis sur la fin. Quelle présence et quelle voix ! On ne comprend pas tout (il a un accent à couper au couteau) mais on ressent pleinement et c’est bien là l’essentiel. Même sentiment par la suite sur leur très beau duo, un « Jolie Louise » à deux voix avec Eric Sauviat à la guitare. On ne pouvait pas souhaiter plus belle entame…
Murray Head aussi est venu chanter deux titres, l’un en français, l’autre en anglais. J’ai préféré le titre en anglais, sans doute parce que je n’étais pas distraite par les paroles (plutôt moyennes) et que je pouvais ainsi pleinement profiter de la musique et de sa voix puissante et habitée
. C’est d’ailleurs un truc que je ne m’explique pas : pourquoi est-ce qu’un texte bof et répétitif passe très bien chez moi quand il est en anglais ou en espagnol, alors qu’il m’empêche complètement d’apprécier une chanson s’il est en français ?
Là il a chanté une quinzaine de fois « I’m in love » et c’était très beau : dit en français, je n’aurais pas tenu les trois minutes. Murray Head est aussi un gars marrant et un grand bavard !
Comme je pense que ça risque d’être un peu coupé au montage, je vous mentionne juste la petite digression sur le rugby qu’ont eu Murray et Francis, thème qu’ils avaient apparemment abordé en coulisses : à un moment, Murray a évoqué le mauvais accueil que reçoivent parfois les Anglais en France et Francis a répondu que dans le Sud-Ouest, ça devait sûrement être en partie à cause de l’équipe d’Angleterre, et que lui, sinon, il aimait bien les Anglais. Mais la tête qu’il a faite en disant ça a fait rire tout le studio !
Autre invitée, Berry, qui a chanté une chanson sur le bonheur accompagnée de deux guitaristes, dont Eric Sauviat. Je garde la même impression qu’après l’avoir vue en première partie de Vincent Baguian : une voix très douce et agréable, un joli début de texte, mais un peu d’ennui sur la longueur
. S’en est suivie une très courte interview où le seul détail notable est qu’on a appris grâce à Eric Jean-Jean que Berry s’était entourée de célèbres musiciens, dont un batteur appelé Denis (instant d’hésitation de l’animateur)… Benarrosh et qui joue notamment avec… (nouveau coup d’œil à ses fiches) Stephan Eicher (j’ai cru voir à ce moment-là un très léger sourire chez Francis mais c’était peut-être seulement le reflet de mon imagination
).
Enfin, dernier invité, Francis.
Un Francis loquace et pince sans rire en interview, et qui n’y va pas par 4 chemins, qu’il s’agisse d’évoquer la religion ou son métier. Et surtout un génial auteur-compositeur-chanteur, qui nous a offert 5 de ses nouveaux titres, que pour ma part j’ai vraiment beaucoup aimé : « La Robe et l’échelle », toujours aussi tendre et jolie, chantée en mode « grave » ; « Des gens formidables », d’une dureté lucide ; « Les cardinaux en costumes », couplets évocateurs et mordants et refrain dont je ne suis pas encore parvenue à me défaire ; « Né dans le Bayou » où l’on comprend que Francis manie à merveille les euphémismes quand il dit qu’il a « un peu » étoffé le texte ; « Le Chêne-liège », enfin, discours fleuve sur la religion, et surtout sur les doutes qu’elle fait naître. Je n’en dirais pas plus, même dans le topic dédié, parce que je veux pouvoir les réécouter plusieurs fois avant de donner vraiment mon sentiment
. Mais à la première écoute, en tout cas, j’ai vraiment accroché, et pour les musiques, et pour les textes, et pour la voix, et pour cette façon, surprenante chez lui, « d’y aller franco » sur certains thèmes. Peut-être aussi parce que je le voyais chanter à quelques mètres de moi et que son expression à ces moments-là était elle aussi sans équivoque… Le weekend va être très long.
Je mentionne pour finir les quelques petites anecdotes de la soirée, de celles que vous n’entendrez pas lors de la retransmission :
- Eric Jean-Jean nous a annoncé l’arrivée de « Zachary Williams », avant que Francis ne lui rappelle que c’était « Richard » son nom de famille. Mais comme a dit Zachary : « ils ont tous le même nom, de toute façon, ces Américains ! »
- le régisseur du plateau n’avait pas mis la bonne guitare sur le plateau, pour interpréter « Jolie Louise ». Alors Francis est reparti en coulisses chercher son instrument pendant que Zachary chantait « Travailler c’est trop dur » et l’a donc accompagné sur la fin… dès qu’il a eu un micro qui marchait ! Quand ça veut pas, ça veut pas
- alors que la bande-son du Chêne-liège commençait à tourner, Francis s’est aperçu après avoir mis sa guitare qu’il avait oublié un truc pour jouer sur la table. Manque de bol, le fil de la guitare était trop court pour aller le chercher et le temps que Francis enlève son instrument, l’intro de la chanson se terminait et il a dû commencer à chanter : résultat, ça a finalement été sans guitare !
- sans guitare, mais avec lunettes! Pour une raison inconnue, Francis a mis ses lunettes uniquement pour la dernière chanson. J’ai pensé un court instant qu’il ne connaissait pas le texte et qu’il allait, comme Murray Head, chanté avec les paroles sous les yeux, mais non. Ou alors c’était pour voir quelles têtes on avait : il a fait mine d’être surpris de nous voir si nombreux lorsqu’il les a mises !
Et comme les très bons moments, c’est toujours mieux quand on les partage, un petit coucou en passant à El Magnifico…