Interprétations des chansons : à vos claviers !!!

Nouvelle et déjà un post !!!

Certaines des chansons de Francis m'ont toujours laissée perplexe, dans le sens où je ne suis pas sure d'en comprendre la signification ni le thème abordé. J'ai beau avoir fait un bac littéraire, la poésie de Cabrel n'ai pas toujours facile à décrypter .
Voici la liste de celles qui m'interpellent :

L'enfant qui dort
Dame d'un soir
L'homme qui marche (mais de qui parle t-il ?)
Lisa
tout le monde y pense
Les vidanges du diable (l'alcoolisme ??)
Le reste du temps (une simple chanson d'amour ou bien ?)
Le danseur (celle-là je l'adore mais qui est ce danseur ? le destin ? l'amour ?)

J'attends vos interprétations avec impatience.

Bien sur, vous pouvez aussi compléter la liste

A toutes les cabrelettes !!

marjorie

Les vidanges du diable


avec ce couplet :

Emmène-moi ailleurs
Loin des vidanges du diable, ailleurs
Ailleurs, j'aurai du travail, du labeur
Je redeviendrai fréquentable
Ailleurs, pour quelques jours, quelques heures
Leur montrer que j'en suis capable
J'ai rien à faire de mes mains
Rien à faire des discours
J'ai pas la chance de certains
J'ai tiré le mauvais parcours


il me semble qu'il parle des licenciements qui plongent les gens dans la noirceur (celle de l'enfer), il ne reste alors que l'amour, il a besoin de partir ailleurs de trouver à nouveau du travail pour se sentir encore "être" quelqu'un de valable, aimable et respectable

plus largement pour moi c'est la misère : les cités avec ses gamins qui traînent, le chômage... sa seule échappatoire : rapprocher les coussins pour se créer un coin douillet loin de la réalité noire du diable

tout le monde y pense

ben pour moi c'est à l'amour : tout le monde y pense, tout le monde en veut (les gentils comme les méchants, celles et ceux qui trainent dans les boites de nuit ou ces femmes qui sacrifient leurs enfants dans des guerres) mais il n'y en a pas pour tout le monde ; c'est un peu comme une loterie : on a tiré le bon numéro ou pas

Le reste du temps

oui une très belle chanson d'amour

s'allonger pour rester éternellement loin de tout, juste s'aimer

Le danseur


pour moi c'est l' "Amour" avec un grand A

la rencontre qui peut se faire au coin de la rue, sous des habits (les traits d'un inconnu) qu'on n'imagine pas, on rencontre alors "l'autre moitié de son coeur" parce que "c'est la loi depuis la nuit des temps" on a tous un alter-égo quelque part qui nous attend

pourquoi un "danseur" ?

ne dit-on pas que les coeurs dansent, que les corps s'unissent dans une ronde, la danse des corps ...?

un vocabulaire souvent associé à l'amour : Piaf / Mon manège à moi : "tu me fais tourner la tête, mon manège à moi c'est toi, je suis toujours à la fête quand tu me prends dans tes bras...ça ne tournerait pas plus que ça... pour m'étourdire autant que toi..."

la fin de la chanson est suffisemment explicite il me semble :

Sous les habits du danseur,
L'autre moitié de ton coeur, initial,
Et c'est la loi depuis la nuit des temps
Un jour tu fermes les bras,
Et il y a quelqu'un dedans.

Une passante a écrit:

tout le monde y pense

ben pour moi c'est à l'amour : tout le monde y pense, tout le monde en veut (les gentils comme les méchants, celles et ceux qui trainent dans les boites de nuit ou ces femmes qui sacrifient leurs enfants dans des guerres) mais il n'y en a pas pour tout le monde ; c'est un peu comme une loterie : on a tiré le bon numéro ou pas

Je suis entièrement d'accord avec toi, je rajouterais seulement "coup de gueule contre l'intifada du conflit Israëlo-palestinien".

ciboulette44 a écrit:

je rajouterais seulement "coup de gueule contre l'intifada du conflit Israëlo-palestinien".

c'est une évidence oui

Pour la chanson tout le monde y pense cabrel parle en effet de l'intifada il me semble. On se souvient tous des images d'enfants palestiniens qui jettent des cailloux sur les soldats israéliens."des cailloux sur des casques lourds...."Cabrel parle un peu du désespoir palestinien face à "l'occupant israélien". Ces gamins pour lui ne cherche qu'un peu d'espoir, de réconfort, d'amour...

L'enfant qui dort

Ce texte parle également d'un conflit mais je ne sais pas forcément lequel l'a inspiré. ( faudrait voir la période ) Il oppose dans cette chanson l'enfant qui dort avec le bruit de la guerre.Il compare les soldats à des moitiés d'homme...

Lisa

Je parlerai d'un soldat qui écrit une lettre à sa fille ça ressemble un peu à ça non ?

Je crois que pour Lisa, il est aussi question d'un conflit... à Odessa. mais bon comme pour l'Enfant qui dort c'est difficile de savoir à quoi Cabrel fait référence directement.

Pour le Danseur, je pencherai pour la rencontre avec l'âme soeur.

très intéressant tout ça.

je vais notamment réécouter tout le monde y pense, avec une oreille nouvelle

L'homme qui marche : La sédentarisation, notre société où "on est bien dans nos maisons", on reste chacun chez soi. L'homme qui marche est vu comme un ovni, le dernier à sortir de chez lui et à marcher dans la rue, au milieu de la pollution etc... Et nous on le regarde, derrière nos fenêtres.

Sûrement la vision de Francis a(vait) de la ville C'est du moins de cette façon que je perçois la chanson.

Un petit joke personnel : quand il dit "il laisse à chaque pas comme des tâches de lumière" ça me fait penser à Michael Jackson dans le clip de Billie Jean Tout de suite moins crédible l'homme qui marche

Concernant Lisa, je suis pas très calé en histoire mais Odessa se trouve en Ukraine et l'album date de 1985, nul doute que la région était agitée à cette époque.

L'enfant qui dort se passe en Pologne! En concert il avait même changé les paroles "Les rues de ganz où le givre s'avance..." je sais pas coment on écrit le nom de cette ville

Dans la vidéo où il annonce la sortie de son nouvel album (cf son topic), Souchon explique qu’il a écrit une chanson sur l’immigration (« Elle danse ») comme Francis avec « African tour ». Même s’il a bien précisé que ce ne seraient pas les mêmes paroles ni la même musique (lol !), on ne peut pas s’empêcher de penser que lui et Francis jouent au chat et à la souris sur leurs derniers albums !

Parce que la première fois que j’ai entendu le « Chêne-Liège », ça m’a tout de suite fait penser à « Et si en plus y a personne » de Souchon (album « La vie Théodore »): mêmes doutes sur l’existence de Dieu/des dieux (toutes religions confondues) ; même critique des chefs religieux (même si c’est plus violent chez Souchon).

Mais ce qu’il y a de bien avec les (bons) artistes, c’est que même quand ils traitent du même thème, ils ont chacun leur petit univers, leur propre style et leur propre vision des choses. Là par exemple, leurs points de vue me semblent complètement opposés : le « Chêne-liège », c’est pour moi la chanson d’un croyant et « Et si en plus», celle d’un athée.

FC parle à la première personne (« je », « nous »), comme s’il se comptait parmi les croyants alors qu’AS garde toujours une position d’observateur extérieur : il interpelle les croyants (« Abderhamane, Martin, David »), quand FC interpelle les dieux. Les dieux sont d’ailleurs totalement absents de la chanson d’AS.

Mais surtout, le Chêne-Liège n’est pas une chanson entièrement négative : on a un peu l’idée d’une « religion-espérance » (on en attend quelque chose) et l’espoir subsiste car il y a des « gens de raison, de courage, dans tous les camps, de tous les âges » (on est pas loin du « paix sur la terre aux hommes de bonne volonté » là!).

Chez AS, à l’inverse, c’est quasiment la « religion opium du peuple » qu’on retrouve ! Des religions qui tablent sur l’ignorance des gens (« ces femmes ignorantes ») et les endorment pour mieux les contrôler (« Il y a tant de torpeurs, De musiques antalgiques, Tant d'anti-douleurs dans ces jolis cantiques »). AS est aussi pas mal ironique: « tant d’angélus DING qui résonnent et si en plus DING y a personne »…

Une opposition qu’on retrouve aussi dans la musique : plutôt entraînante chez FC, plutôt pesante chez AS.

Sans oublier la grande différence de style et de vocabulaire, mais ça c’est dans toutes leurs chansons. Marrant d’ailleurs que je les adore autant l’un que l’autre!

Les paroles de la chanson de Souchon :
http://www.paroles.net/chanson/38096.1

Noisette a écrit:

« tant d’angélus DING qui résonnent et si en plus DING y a personne »

MDR tu fais trop bien la clochette ^^ Je suis mort de rire à chaque fois que j'entends cette chanson pour la clochette qu'on entend derrière pendant tout le morceau. Il doit trop s'amuser le musicien

la chanson "Jésus" de Laurent Voulzy (album Avril) est aussi une chanson sur la croyance et ses interrogations (chanson qui lui a été commandée par l'assos ATD Quart Monde)


comme quoi pauvres mortels nous nous posons beaucoup de questions