J’étais au concert de Dorémus hier soir, à l’Espace Jemmapes (question taille, le Casino de Paris, c’est Versailles à côté !). Pour résumer en deux mots mon avis sur la soirée : j’étais venue après avoir apprécié les quelques titres de son myspace et je suis repartie archi-convaincue l’album sous le bras ! Ce ne sont même pas les meilleures chansons de son album qui sont sur sa page !
Cette fois c’est par la petite anecdote de la soirée que je vais commencer. Cinq minutes avant le début du concert, l’ensemble des spectateurs déjà assis a eu en même temps le même comportement étrange : la tête qui se tourne vers la gauche, les sourcils qui montent au plafond, la tête à nouveau droite, puis deux trois coups d’œil en arrière quelques secondes plus tard. Ce n’est pas la nouvelle gym douce à la mode, c’est l’effet y-a-renaud-et-sa-femme-qui-viennent-d’entrer-et-de-s’installer-au-fond. La variante pour les spectateurs qui sont arrivés après, c’est l’arrêt bref et momentané de toute action au moment où on jette un regard nonchalant sur la salle avant de poser son manteau sur le siège. En fait, c’était le 100è concert du petit, donc son producteur était là.
Alors, Dorémus par rapport à Renaud, finalement ? C’est sûr qu’on pense à Renaud dès la première écoute : il y a cette même façon d’utiliser le langage familier tout en soignant énormément l’écriture, ce même alliage de sensibilité et de violence verbale et cette même propension à traiter de cons la terre entière. Mais Renaud me semble avoir un style plus imagé et, surtout, ils ne parlent pas des mêmes choses. Pour le moment, « Benito » Dorémus n’est pas du tout branché sur le monde extérieur, toutes ses chansons sont à la première personne : il parle de ce métier qu’il aimerait faire sien envers et contre tous, des femmes, de ses potes, de ses souvenirs d’enfance. Mais c’est suffisamment bien foutu, varié dans les approches et terriblement sincère pour tenir largement la route sur tout un album ou tout un concert. Et puis Dorémus chante mieux que Renaud… parce qu’il ne chante pas ! Les trois quarts du temps, son débit est mille fois plus proche du rap que de la chanson ; accompagné de rythmes enlevés, et avec l’énergie du rap sur scène, c’est très efficace. « Entre Renaud et Eminem », ça résume tout.
Mes coups de cœur parmi les chansons que je découvrais : « beaupadre », « les bulles », « l’arracheur de sacs » et « rien à te mettre ».
Prise d’un doute, je vérifie sur la pochette du CD : et zut, si j’ajoute à ma liste les chansons que j’avais déjà écoutées, j’ai l’album presqu’au complet…